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  • Photo du rédacteurChristian

Etape 68 & 69: Soto Luina - Cadavedo - Luarca

Le propre du chemin c’est qu’il questionne sur tout. Avant-hier, en soirée, un débat animé s’est établi entre pèlerins et pèlerines sur deux options du chemin… pour l’étape d’aujourd’hui… Une option montagne avec un fort dénivelé, une montée à 700m et sa descente d’autant mais en pente douce à travers la montagne Asturienne vers Luarca. Une option côtière avec une succession de 7 montées et descentes mais de moindre hauteur.

La discussion animée n’a pas départagé les participants. Ceux comme ce Français aux pieds déformés par les ampoules et qui chemine avec sa fille ou le gars de Genève habitué des grandes randonnées qui tous deux préfèrent la montée douce, et celles comme la fille du français qui organise leur parcours ou l’avocate Roumaine qui ne veut pas se retrouver à marcher pendant 20km dans la montagne sans trouver une halte pour boire ou manger. Sans compter les deux américains qui s’en fiche complètement à vrai dire… Le chemin décidera pour chacun… le choix se fera devant la bifurcation chacun prendra la route qu’il sent le mieux. Et on se retrouvera peut être à l’arrivée ou plus loin sur une autre étape.

Pour ma part, après avoir apporté ma contribution au débat, j’ai expliqué que je ne marcherais pas sur cette étape, souhaitant reposer ma cuisse. De plus, encore une fois, je me suis pris les pieds dans le camino.. je pensais faire cette étape par la montagne et à l’arrivée prendre le bus pour rallier Luarca. Mais le chemin de la montagne ne passe pas par l’arrêt de bus et surtout, c’était sans compter sur le week end. Et le week end… pas de bus. Heureusement que je me suis renseigné à l’hôtel. Seule alternative, prendre le seul train de la journée pour aller directement à Luarca. Bon, pour tout dire, ce n’est pas pour le déplaire. Tant pis, je fais un choix sanitaire…

Donc ce matin, lever de bonne heure encore pour monter à la gare prendre le train de 9h11. Une bonne demi-heure de marche tout de même, en montant… pour trouver une gare complètement vide, voire abandonnée… un horaire datant de 2016 affiché sur la porte me questionne sur la pertinence de mon choix. Pas de chef de gare, pas de guichetier,… et puis deux voies, sur laquelle attendre ? Il faut toute ma perspicacité et mon observation contextuelle pour choisir le bon quai… d’abord les trains roulent à gauche, la direction est bien indiquée donc je sais le sens de circulation du train, le quai d’en face est surélevé et enfin une des deux voies est dégagée alors que celle devant moi est pleine de broussailles et d’herbes hautes, il ne doit pas passer de train sur celle-ci.

Je décide donc de traverser pour aller attendre sur le quai d’en face. 9h11, pas de train… 9h15, toujours rien, je commence à me poser des questions et réfléchir à un plan B. 9h25… je commence à râler, quand tout à coup, le sifflet du train retenti annonçant son approche. Et là, "j'entends siffler le train et j'entends siffler le train,...", et je me dis que j’ai bien fait de réfléchir parce que le principe s’apparente au train-stop. S’il y a quelqu’un sur le quai ou une descente prévue, il s’arrête, sinon tagada, il continue !

Ouf ! Me voilà embarqué. Dans un petit train d’un autre temps, sur une voie entretenue par intermittence. Le train se charge d’écarter les branches d’arbustes encombrant le passage et cela claque sur la carrosserie de la machine. Je n’ai jamais vu autant de tunnels en enfilade, c’est dire si le paysage est accidenté. J’imagine mes compagnons de route en galère sur le chemin. Parce que là où le train passe par un tunnel, eux doivent enjamber une colline…C’est tout de suite moins drôle !

Je n’ai pas trop de scrupules, primo j’ai mal et secundo j’ai 1300km au compteur là où eux viennent pour la plupart de démarrer… N’empêche, je pense à eux et à notre soirée et leur souhaite d’avoir fait, chacun, le bon choix.

J’ai atteint Luarca vers 10h20. Je me suis attablé assez vite à la terrasse d’une cafétéria pour déguster un bon petit-déjeuner car ce matin j’ai dû faire ceinture, trop tôt pour le service de l’hôtel. Après quoi, je m'empresse de rejoindre l’hôtel pour bien profiter de deux jours de repos.

Je rédige ce post, attablé devant un autre café, en attendant ma chambre car je suis très en avance sur l’horaire d’accueil. Ah, ça y est, on me fait signe que je peux prendre la chambre. En fait quiproquo ! La personne qui m’a reçu croyait que je quittais la chambre. J’ai donc attendu une heure pour rien… Comme quoi mon Espagnol est encore perfectible !

Je m’enquière d’une laverie automatique dans les parages et là visiblement mes gestes sont explicites à moins que l’odeur que j'émets n’aide la jeune réceptionniste à comprendre, elle m’indique rapidement une échoppe à deux pas de l’hôtel. Je suis super content parce que en effet, mes vêtements méritent un peu de fraicheur. J’aurais bien mis aussi le sac à dos, parce que lui aussi il en a besoin, mais je ne m’y risquerais qu’à l’arrivée… on ne sait jamais.

Pendant la lessive, je m’empresse d’aller faire quelques provisions pour me nourrir d’autre chose que de steak/patatas. Fruits, légumes et salades ainsi que des yaourts feront mon bonheur ce week-end. Je vais éviter les restaurants. Je retourne à la laverie faire le séchage du linge puis rentre à l’hôtel pour finir ce résumé.

Voilà pour cette journée de pré-repos. Je n’aurais marché qu’au plus 5 ou 6 km aujourd’hui. Suffisant pour ne pas trop échauffer ma cuisse. Je suis passé par la pharmacie pour acheter une pommade miracle. Je vais me tartiner ce week-end dans l’espoir de résorber un peu plus encore ma blessure.

Je vous souhaite une bonne lecture et vous dis à lundi pour la suite de l’aventure !





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