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Etape 77 & 78: Baamonde - Miraz - Sobrado dos Monxes

Photo du rédacteur: ChristianChristian

Ouah !! Un peu compliqué celles-là… Je n’ai pas trouvé d’hébergement à Miraz. L’auberge est pleine et de toutes façons, j’abandonne l’idée de réessayer, sommeil et repos trop incertains, et il n’y a aucun hôtel, ni pension ni accueil rural dans les parages. J’ai donc choisi de commander un taxi qui me dépose à l’entrée du Camino au démarrage de la seconde partie. En effet, l’addition des deux étapes fait 40km et je ne suis pas en état de faire une telle distance en une journée. Pas sûr d’ailleurs, si ma jambe était vaillante, que je saurais aller au bout. Donc, j’écoute les voies de la sagesse, je ménage la monture et me lance dans une marche réduite d’un tiers, ce qui n’est déjà pas si mal.

Je n’ai pas vraiment bien dormi, j’ai mis longtemps avant de m’assoupir, l’esprit préoccupé par cette fin de parcours… qui sait ! Je me réveille plusieurs fois avant l’heure que je m’étais fixé puis finalement, je me lève à 6h pour préparer mes affaires, m’habiller et descendre prendre un petit déjeuner rapide. Je suis surpris, c’est le premier hébergement qui propose un petit-déjeuner à 6h30 ! Ça me convient bien car le taxi est prévu à 7h.

Pas d’allemand en vue, je suppose qu’ils ont opté pour une option personnelle. J’ai bien entendu un départ vers 6h, assez discret. Peut-être le plus téméraire s’est finalement décidé à tenter le long parcours de 40km…

Le taxi aura un peu de retard mais raisonnablement. Très agréable, je lui montre sur mon téléphone où je souhaite qu’il me dépose. Il semble habitué car il connait bien l’endroit et me confirme que c’est bien un point d’entrée du Camino. Nous partons donc et après une petite demi-heure de petites routes de campagne, il me dépose à un croisement du Camino et de la route. Je prends soin de ne rien laisser dans la voiture et après son départ, m’harnache et allume Carlita. Me voilà parti pour une étape assez longue d’environ 26km.

Le temps est semblable à hier, le brouillard s’impose plus encore. Il est vrai que hier dans l’après midi et en soirée, le soleil a bien réchauffé le sol aussi ce matin la brume est dense. Je marche dans une espèce de coton humide, parfois, quelques gouttes tombent des arbres qui jalonne le chemin et je dois essuyer mon front ou mes lunettes. Pas vraiment mouillé comme s’il pleuvait mais humide… De plus, la température n’est pas très élevée pour une fin de mois de juillet en Espagne. Je ne râle pas parce que finalement, à choisir, j’aime bien ce temps-là.

Je suis bien seul sur le chemin. Les autres pèlerins matinaux doivent être un peu plus loin derrière moi, enfin ceux partis de Miraz. Je devrais retrouver la troupe laissée lors de mon jour de repos mais surement pas avant l’arrivée à Sobrado.

Le parcours est encore un peu différent de la veille. Plus de bordures en pierres plates, plutôt des talus dessinant de profonds chemins creux protégés par une allée d’arbres bien protecteurs. Ce doit être extrêmement utile lorsque l’on marche avec un soleil de plomb. Pour l’heure, je profite surtout de la beauté et du silence, entrecoupé de chants d’oiseaux… Un véritable bonheur de marcher dans ces conditions.

Du coup, j’avance sans vraiment m’arrêter. Je fais tout de même une halte sanitaire, après 3 heures de marche car ma jambe gauche me le réclame, sur un banc posé là, assez improbablement, sur un bord de route. J’en profite pour manger une pomme, quand je vois arriver un couple de filles. Il y a là mon allemande d’il y a 4 jours, celle qui m’a refilé le tuyau de l’huile essentielle d’arbre de thé pour faire passer ma douleur à la cuisse. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de chercher un herboriste pour en acheter, mais je me promets bien d’essayer. Salut en passant et hop les voilà déjà disparues.

Je remballe mon couteau, range ma gourde et reprends la route. Cela devient moins typique, je longe une route principale et les voitures qui y passent roulent plutôt vite. Il me faut être vigilent. Heureusement j’atteins un village… et banco ! le café est ouvert. J’y retrouve d’ailleurs les deux filles mais aussi Maria, la polonaise croisée en milieu de semaine dernière. Je commande un bon café et m’installe à la terrasse. Quelques instants se passent et un couple de français que, là encore, j’ai croisé la semaine dernière, nous logions dans le même hôtel, s’installe à coté de moi. La conversation s’engage sur nos parcours respectifs. Ils terminent un chemin entamé il y a plusieurs années, par séquence de 15jours.

Une troupe de jeunes encadrés par des adultes arrivent et tout de suite il y a de l’animation dans le café. Je reprends ma route à ce moment-là. Assez vite, ils me rattrapent. Il y a maintenant beaucoup plus de monde sur le chemin… on arrive même à subir des bouchons dans certaines montées quand ce ne sont pas les séances photos organisées au milieu du chemin !!

Le chemin et son voile de verdure laisse la place à une autre route principale mais cette fois-ci, un chemin dédié aux pèlerins est aménagé tout le long, offrant ainsi une protection et permettant une marche plus aisée. Cela me mène à Sobrado et juste avant d’y arriver, à un superbe étang où s’étalent une grande étendue de nénuphars. C’est très beau en cette fin de matinée encore un peu embrumée, même si le soleil commence sérieusement à repousser la couche d’humidité.

Le Monastère Cistercien de Sobrado est un incontournable. Il trône majestueux au milieu de la ville. Imposant ensemble de bâtisses avec une église à l’architecture très particulière. Je fais donc le détour pour quémander au passage un tampon sur mon Crédential au frère portier de faction à l'accueil, mais surtout pour visiter les deux cloitres monumentaux. Pas d’accès à l’église mais à une petite chapelle très dépouillée. C’est superbe, propice à la méditation. Je prends d’ailleurs le temps de m’y asseoir pour laisser voguer mes pensées, dans un recueillement intérieur apaisant...

Je ressors donc apaisé, mais étais-je si agité en entrant… peut-être par les évènements des jours à venir. Il ne me reste plus que 3 étapes avant Santiago !!

Je me dirige vers mon hôtel qui se trouve en face, de l’autre côté de la place du Monastère. Je traverse et… retrouve à l’entrée, deux des Allemands d’hier. Alors en effet, le plus téméraire est bien parti ce matin aux aurores et les deux autres, suivant mon exemple, ont pris le taxi plus tard pour s’avancer sur le chemin. Je verrais le troisième larron arriver vers 15h alors que je suis attablé à la terrasse du café à côté de l’hôtel.

Voilà donc pour cette double étape… on approche, on approche… le compte à rebours est commencé !

Bonne lecture à tous et à demain…



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4 Comments


Jeannine Travers
Jeannine Travers
Jul 20, 2021

Coucou Christian. Il te reste 3 étapes, dis-tu. Il est donc grand temps pour moi de t'apporter toujours mes encouragements pour aller au bout de ton périple initié depuis déjà bien des semaines.

Tu vas bientôt apercevoir le clocher de Saint Jacques et cela, c'est vraiment quelque chose.

De même que tout ce que tu vas voir, ressentir et plus encore.

Alors bonne soirée et bonne nuit pour une avant avant dernière étape.

Courage et félicitations, vraiment!

Bises

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Christian Trolet
Christian Trolet
Jul 21, 2021
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Merci Jeanine,

Merci ^pour ton support permanent tout au long de mon parcours.

Je ne serais pas là sans toutes les marque d'encouragement que je reçois.

Encore mille merci.


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veronique.trolet
Jul 20, 2021

Coucou mon très cher pèlerin adoré,

Est ce que ta roumaine ou ton allemande t'a dit que le moral et la vie, c'est comme une drôle de balançoire;

parfois ils sont en haut, parfois ils sont en bas. Ils ne se balancent pas forcément régulièrement. Le tout est de ne pas rester coincer en bas. Et comme le disent si bien les pèlerins Ultreïa e suseia toujours plus haut, toujours plus loin! tu vis une expérience riche et intense ... et tu as la sensation de devoir bientôt quitter un paradis.

Profite de l'ambiance, des gens, de la joie, de la paix, de l'amour, de la vie, de ces moments ....

je t'embrasse très fort courage pour les derniers kilomètres.


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Christian Trolet
Christian Trolet
Jul 21, 2021
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Merci ma douce pour ces mots...

Quitter un paradis... non quitte-t-on le paradis lorsqu'on l'a atteint ? belle question...

Plutôt le terme d'une aventure !!


Je suis un aventurier, Et j'ai beaucoup bourlingué.

J'ai fait la vie à StMalo de phily.

J'ai pris les rennes à Vendrennes.

J'ai joué aux dés à Echillais.

J'ai du thé à Montalivet.

J'ai vu le danger à Audenge.

J'ai vu des ombres à Colombres.

J'en ai eu vraiment marre à Mar.

J'suis monté haut à Ribadeo.

J'suis tombé bien bas à Déba.

Je suis un aventurier, avec lequel il faut compter...


Paroles de Christian Dutronc


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