Je n’ai pas eu le courage… j’ai pris le bus ! Je me suis levé difficilement, la jambe endolorie … alors je me suis recouché et j’ai décidé de prendre le bus un peu plus tard pour rejoindre le terme de l’étape d’aujourd’hui.
Ça me fait mal au cœur et je me sens plein de remords de devoir dévoyer ce pèlerinage mais je n’arrive plus à marcher normalement. Je pose systématiquement ma jambe gauche en position tendue, avec le genou bloqué. Ça impose une claudication et c’est extrêmement gênant pour gérer les imperfections du terrain de marche. Mais au moins je n’ai pas ma jambe qui se dérobe et fléchit sans contrôle et sans permettre un quelconque appui. Malgré tout, cela reste douloureux. Oh pas une souffrance de torture mais sur 20km, cela finit par tirer de partout et c’est difficile à endurer.
Donc aujourd’hui, petite marche d’appoint au départ et à l’arrivée pour aller prendre le bus à la gare routière de Ribadeo et pour me rendre à l’Albergue de Lourenza. Le trajet du bus prévoit un détour par Foz, la grande ville voisine de Ribadeo et longe la côte sur une dizaine de km. Ensuite, après un petit arrêt et un retour sur nos pas, nous plongeons dans l’intérieur de la Galice car maintenant, nous prenons la direction du Sud-Ouest en vue de rejoindre le Camino Francès et plus loin Santiago.
Il ne reste plus que 8 étapes de marche. Samedi en huit je serais sur le parvis de la cathédrale de Santiago. Ce sera alors la pleine période de célébration de la fête de St Jacques et j’espère bien pouvoir participer aux festivités prévues. Il va y avoir affluence et d'ailleurs, on commence à le sentir sur le Camino car la population se densifie. De plus en plus de pèlerins marchent et animent les Albergues le soir. Il faut avoir prévu et bien avoir réservé sa place car sinon, la nuit est à la belle étoile ! On ne peut pas dire qu’il fasse très chaud en ce moment.
Aujourd’hui par exemple, la journée a commencé sous un beau ciel bleu et un magnifique soleil mais sans vraie chaleur estivale. Cela reste timide. Rien à voir avec la canicule qui sévit à pas plus d’une heure de route au sud. Le massif de montagnes semble bloquer les nuages sur la bande côtière et ralenti la progression des masses de chaleur en provenance d’Afrique du Nord. Ce n’est pas pour déplaire aux marcheurs tant qu’il ne pleut pas. Mais j’avoue que le soleil et le ciel bleu de ce matin m’ont bien plu.
Le trajet en bus a duré à peine une heure. Je débarque devant le magnifique Monasterio Benedictino de San Salvador. Plusieurs groupes le visitent. Un groupe de jeunes qui étaient dans le même bus que moi, attifés et équipés comme des pèlerins, est en train de faire tamponner les Crédentials de la troupe. J’en profite pour apposer la précieuse marque dans le mien. C’est toujours mieux d’avoir un tampon spécifique Camino qu’un banal tampon de pension ou d’hôtel. Encore que certains de ces derniers fournissent un effort pour se singulariser et rappeler leur présence sur le bord du chemin.
Je pénètre dans l’église du monastère pour admirer les statues et l'architecture, prends quelques photos et ressors pour me rendre vers mon Albergue. Eh oui, j’ai tenté une nouvelle fois la nuit en communauté. On verra si c’est moins animé que la dernière fois. Hum… ce n’est pas gagné, je vois arriver le groupe de jeunes de tout à l’heure… j’appréhende la nuit !
Pour le reste, assez classique, je prends la chambre. L’accueil n’est pas très chaleureux, dommage. Je monte déposer mes affaires, me change en tenue touriste : short et tongs et m’en vais à la recherche d’un petit restaurant pas trop loin. Après un repas rapide et à peine consistant, je rentre à l’Albergue mettre ma jambe en position allongée et commencer ce post.
Cette première étape en Galice ne m’a pas couté beaucoup d’effort, il en sera surement bien différemment demain. J’ai vu sur mon outil Carlita que nous montons à la russe jusqu’à 600m pendant presque 18km sur une étape qui en prévoit 25. Ça ne va pas rigoler !!
En attendant, je vais me faire une petite soirée tranquille et aller dormir tôt pour partir aux aurores. Je vous souhaite une bonne lecture et vous dit à demain …
Voyager laisse d'abord sans voix avant de vous transformer en conteur.
C'est vrai
Bravo mon Christian pour tes récits et ton carnet de voyage illustré de jolies photographies.
j'adore
Bravo pour l'exploit sportif que cela représente c'est une sacrée aventure humaine.
je suis admirative
Buen camino !