top of page

Etape 72: Tapia de Casariego - Ribadeo

Photo du rédacteur: ChristianChristian

Encore de l’eau aujourd’hui ! Il semble que ce mois de juillet sera dédié à la marche et non au tourisme. Oh pas une grosse pluie, un semblant de crachin breton. Comme un brumisateur mais à la longue, ça mouille et le temps est bien maussade.

Départ escargot ce matin, l’étape est courte, à peine 12km et tout plat. Je prends donc tout mon temps pour une grasse matinée. Lever donc vers 7h30, ben oui, 1h30 de rab, c’est déjà une grasse matinée… Douché, rasé, habillé, packagé, et me voici dans la salle de restaurant pour un bon petit-déjeuner au chaud. Pour une fois, je serais bien bêta de ne pas en profiter. Le serveur me parle dans un français courant, c’est agréable de ne pas avoir à bredouiller une espagno-franco-english incompréhensible par tous.

Autour de moi, je vois plusieurs pèlerins quitter l’hôtel et commencer leur marche. Dehors aussi, l’hôtel étant sur le chemin, j’en vois passer plusieurs groupes. Je me dis qu’il est temps de démarrer mais 3 heures de route, cela va m’amener avant midi donc je ne me précipite pas. Je règle ma note et remonte prendre mes affaires en m’assurant comme chaque matin que je ne laisse rien traîner derrière moi.

Dois-je sortir le poncho ou pas… par précaution, je le sors de sa poche sur le sac et l’accroche devant avec la casquette. Si j’en ai besoin, je n’aurais pas à tomber le sac. Le temps est instable, cette bruine qui perle sur les bras mais pas vraiment de la pluie. Je chausse la casquette pour protéger un peu les lunettes mais laisse le poncho en réserve.

Le démarrage est assez calme. A la sortie de la ville, j’enjambe une ria par un pont et me retrouve sur une petite route. Je suis suivi par un couple, chacun encagoulé dans sa tenue de pluie grise… Je ne comprends pas pourquoi tout le monde porte des tenues sombres. Sur les routes, c’est bien plus sécuritaire que de porter des couleurs vives… je suis très fier de mon poncho orange. Au moins on me voit de loin !

Au bout de quelques kilomètres, je me retourne et… plus de couple. Je me souviens qu’à un carrefour, la signalisation n’était pas bien claire. Ils ont peut-être opté pour la mauvaise direction, à moins qu’il n’y ait un chemin alternatif. Il y en a beaucoup par ici. Il y a aussi un chemin GR qui est balisé et qui entrecoupe parfois le Camino del Norte. Je ne les reverrais qu’à l’entrée de Ribadeo sans leur accoutrement de pluie. Il faut dire que j’ai pris les chemins de traverse, je n’ai pas écouté tout à fait Carlita… L’hôtelier, ce matin, m’a dessiné un raccourci… La distance n’est pas très longue aujourd’hui mais 3km de moins, j’ai pris.

Après une longue séquence dans la campagne, je me suis rapproché du bord de mer jusqu’à atteindre une superbe plage où de nombreux camping-cars se sont installés, sur une bute au-dessus sur la plage. Il y a une grande aire aménagée avec un petit coin je jeux pour les enfants et des tables et des bancs. Je me pause quelques instants pour boire et admirer le paysage. En bas, des surfeurs ont défiés le mauvais temps pour aller glisser sur les vagues. La mer n’est pas bien violente aujourd’hui néanmoins, ils ont l’air de bien s’amuser sur les quelques vagues qui déferlent.

Je reprends ma route en longeant cette longue plage et me retrouve sur le promontoire opposé. Arrivé en haut, quelle n’est pas ma surprise de retrouver Nicolas, le suisse rencontré avant-hier. Il m’avait dit qu’il attendait le beau temps pour se poser sur une plage mais comme dès demain, nous plongeons tous vers le centre de la Galice pour rejoindre le Camino Francès et Compostelle, il s’est dit, fi du mauvais temps, je m’arrête dès que je trouve un endroit qui me plait. Et là, il faut dire qu’il a trouvé un endroit de rêve. Un petit restaurant qui a accepté de lui louer une chambre à un tarif pèlerin, avec vue sur la mer et à deux pas d’une superbe plage. Il ne manque plus que le soleil… et bien il arrive ! A ce moment, on perçoit une éclairci arrivant de l’ouest et qui va ensoleiller l’après-midi. Il est là pour deux jours… bonne pioche !

Je le quitte après avoir pris en café en sa compagnie. On se dit à plus tard sur le Camino et je me remets en marche… avec difficulté, comme après chaque arrêt. Je ne suis pas très loin d’autant que je n’ai pas encore bifurqué par le raccourci de mon hôtelier. Le reste du chemin n’a rien d’exceptionnel jusqu’à l’arrivée à Ribadeo. Là, l’immense Puente de los Santos, long de plus de 600m me permet de traverser la ria de Ribadeo e do Eo, frontière naturelle entre les Asturies et la Galice. En voiture, 600m c’est vite parcouru mais à pied, sur le bord du pont, c’est assez impressionnant car bien entendu, le pont est plutôt haut. C’est à ce moment que j’aperçois devant moi le couple de pèlerins que j’avais perdu ce matin.

Après l’émotion de la traversée, je me retrouve à l’entrée de Ribadeo et assez vite devant ma pension qui n’est qu’à 5 minutes du pont. Je prends la chambre et je file à l’office du tourisme pour m’informer des horaires de bus pour Laurenza, l’étape de demain. Je n’ai encore rien décidé mais si demain matin je ne le sens pas, je ne ferais pas cette étape de près de 30km à pied. On verra bien après une bonne nuit.

Je rentre rapidement à la pension et après la douche de rafraichissement, je m’alonge suavement sur le lit pour me délecter d’un repos… moyennement mérité, il ne faut pas exagérer non plus… 12km ce n’est pas un exploit !

C’est un petit pas pour Christian, mais un grand pas vers l’achèvement de son parcours !

En cette journée de fête nationale, je suis assez content de moi… cocorico !!!

Bonne lecture à vous tous et à demain, surement…


4 Comments


veronique.trolet
Jul 14, 2021

La bonne humeur est un bon compagnon de voyage,


Donc cette journée a été cool sans trop de douleurs et de kilomètres.


Une étude dit que les bénéfices de la marche sur l'humeur croissent avec le nombre de pas.

Plus les gens marchent, plus ils se sentent énergiques et plus leur humeur est bonne.


A ce stade, tu es de bonne humeur et plein d'énergie BRAVO et bonne route pour demain.

Très gros bisous

Like
Christian Trolet
Christian Trolet
Jul 14, 2021
Replying to

Il y a un biais à ton étude... l'échantillon devait manquer de boiteux et d'éclopés en tout genre parce que je peux t'assurer que l'humeur est négativement proportionnelle à la douleur ressentie. C'est bien ce que je raconte dans mes résumés d'ailleurs. Je me sens de meilleur moral lorsque j'arrive à gérer ma douleur... mais ce n'est pas tous les jours, malheureusement ! Il en va de même pour l'énergie ! L'accumulation d'efforts finie par la saper. Mais ça va le faire. Plus qu'une petite dizaine de jours et je vois le champ des étoiles: le Campo Stella !!

Bises à toi

Like

Rozenn Bds
Rozenn Bds
Jul 14, 2021

Coucou Christian, bravo pour ce courage et cette détermination !!! Nous sommes éblouis par tes exploits ! Nous avons hâte de te revoir pour échanger sur cette belle expérience. Bonne continuation et à bientôt. On t'embrasse. Rozenn et Marc

Like
Christian Trolet
Christian Trolet
Jul 14, 2021
Replying to

Coucou Rozenn, Marc,

Grand merci pour votre message. Je suis presque au bout de l'aventure. Je compte les jours qui me reste à marcher. Plus que 9 ce soir !

J'ai maintenant hâte que ce soit terminé car je pense m'arrêter à Compostelle pour cette année. Marcher au Portugal au mois d'Août me semble une folie et surtout, ma jambe droite ne me l'autorisera pas... 🤔

Vivement le retour à la maison !!

Bises à tous et à très bientôt pour une belle fête de retour. 🍾

Like
Post: Blog2 Post
bottom of page