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Photo du rédacteurChristian

Etape 71: Navia - Tapia de Casariego

Je sais que la pluie va m’accompagner toute la journée, c’est du moins ce que disent les prévisionnistes. Ce n’est pas pour m’encourager à me lever mais bizarrement, je sens que cette étape va me faire du bien. Elle est plus longue que celle d’hier, presque une heure de plus, c’est-à-dire 4,5km. Mais là, je me sens d’attaque pour la gérer. Bon après, je ne suis pas tout seul à décider… le cœur a ses raisons que le corps peut ignorer !

Je suis très tôt sur le chemin, il n’est même pas 7h que je déclenche la navigatrice Carlita. Je suis sur le chemin donc pas de tronçon d’approche où généralement, elle commence par m’enguirlander. Je démarre assez vivement et avec chance, je n’ai pas besoin de mettre le poncho que j’avais préparé avant de sortir de l’hôtel. J'aurais l'occasion assez vite car quelques gouttes sont en approche et assez vite, il en tombe assez pour mouiller le sac donc j'enfile le poncho et c'est parti pour la séance de sudation intensive !

Le parcours aujourd’hui est assez facile, pas de grosse montée, pas de grande descente non plus. Juste une succession de petites bosses à passer entrecoupées par de longues séquences de plat. Je ne devrais pas trop souffrir. Autre avantage par rapport aux jours précédents, je suis seul. Pas de contrainte pour stopper lorsque j’en ai besoin. Je dois avouer que c’était un choix de partir seul mais je confirme, je préfère marcher seul. Je me sens plus libre de mes mouvements… c’est le cas de le dire. Enfin libre en ce moment, il me faut tout de même négocier avec le muscle de la cuisse gauche pour m’assurer tout son concours.

Comme hier, pas de petit déjeuner à l’hôtel, service trop tardif. Donc je guette le premier café ouvert pour casser la croute. Eh bien là encore, il me faudra patienter un bon moment car rien n’est ouvert avant que je n’arrive au village où s’est arrêté Rodica hier. C’est-à-dire après plus de deux heures et demie de marche. Je m’attable dans le premier café ouvert du village et déguste un café-croissant-Zuma de Narenja (jus d’orange) … c’est fou comme je progresse avec la nourriture !

Une bonne demi-heure après, je suis reparti. Je marche assez allègrement, le cœur plus léger qu’hier. L’impression que je vais mieux me débrouiller, la jambe qui tire moins, le parcours moins difficile. Je me dis que cette heure en plus, je saurais la supporter. Alors pour que cela ne soit pas que souffrance, je m’arrête plusieurs fois. Une fois en plein milieu de champs. Je vois passer un jeune suisse et on commence à se parler. Et je suis bien content !! Il est parti de Bayonne et a démarré la journée depuis La Caridad pour rallier Tapia, tout comme moi. On papote quelques instants puis il continue. Je le recroiserais plusieurs fois au grès de nos arrêts respectifs.

Je repars un peu après toujours après une phase de redémarrage quelque peu aléatoire. Je traverse des zones très rurales… J’admire ces vaches, agglutinées autour de la mangeoire, que la faim fait patauger dans un mélange de boues infâmes mais qui pour rien au monde ne laisseraient leur place. Je me dis qu’au fond, j’ai une chance infinie de vivre ce que je vis, alors mes petites douleurs, elles peuvent bien aller se faire voir !

Un peu plus loin au passage près d’une église, j’ai aussi croisé une pèlerine Allemande. Je l’ai revue à l’entrée de Tapia qui attendait, à l’Albergue, une place pour la nuit. Pas très accueillante cette Albergue, on aurait dit un grand hangar…

Je poursuis quelques centaines de mètres pour arriver à ma pension. Plutôt bien située, sur le chemin, avec toutes commodités aux alentours. Elle sert aussi des repas et je m’attable assez vite après avoir déposé mon sac dans ma chambre. Déjeuner simple mais copieux, équilibré et chaud avec un peu de viande, ce que je n’ai pas mangé depuis trois jours… Un peu de réconfort aussi di côté du ventre, ça aide !!

Ensuite, classique sieste dont j’émerge pour écrire ces mots. C’et assez fou comme le moral fluctue selon ma perception des capacités que je peux appliquer à cette épreuve quotidienne qu’est « l’étape d’aujourd’hui »… Chaque matin est différent, chaque jour est une découverte, chaque instant est un moment de dépassement parce que le chemin me possède… je ne peux pas le quitter comme ça. La porte de sortie n’existe qu’au bout, à Santiago !

E Ultreia e Suseia … Deus adjuva nos !

Alors je vous dis bonne lecture et très certainement … à demain !




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2 comentarios


julien trolet
julien trolet
14 jul 2021

Bon courage pour les deux dernières semaines! :)

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veronique.trolet
13 jul 2021

la pluie du matin réjouit le pèlerin NON ! bisous

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