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Photo du rédacteurChristian

Etape 66: Aviles - Muros de Nalon

Temps gris sur Aviles ce matin, chargé mais pas pluvieux. Je n’ai pas regardé la météo hier soir pour cause de demi-finale de football… J’ai été sage, je n’ai regardé qu’une mi-temps. A vrai dire, le résultat m’importais peu et surtout, j’étais vraiment fatigué. Il m’arrive de bailler large bouche au moment des pauses. Je dois donc surveiller mon sommeil.

Néanmoins, je me lève aux aurores ce matin. Je n’aurais pas de petit-déjeuner, il est servi à 8h30… bien trop tard pour moi. Je préfère prendre un rapide café en sachet et quelques gaufrettes et me préparer pour démarrer tôt. Il est donc 7h moins le quart quand je sors de l’hôtel et initialise Carlita.

J’admire le magnifique centre culturel juste en face de l’hôtel de l’autre côté de la rivière et en profite pour prendre quelques photos. Bon allez, en route ! Je rattrape le Camino après un petit quart d’heure et entreprends la sortie de Aviles. Pas trop long cette fois-ci. Je me retrouve assez rapidement en bas de la première côte de la journée. La première, parce que des côtes il va y en avoir aujourd’hui. Pas des top-gun mais tout de même l’accumulation fini par user aussi…

Celle-ci m’amène sur les hauteurs de Aviles mais la bascule vers a vallée d’à côté est soudaine. J’aperçois un complexe touristique assez gigantesque, coincé dans un petit village en bordure de mer. La première descente s’amorce pour le rejoindre, du moins c’est ce que je crois. J’aurais bien apprécié pour prendre un vrai petit déjeuner mais … non, j’ai du bifurquer avant, en rasant les zones où un café aurait été probable. Il faut dire que cela fait déjà plus d’une heure que je marche et … j’ai un creux !

Il me faudra attendre encore car la seconde montée se précise. Moins haute mais pas mal celle-là ! Assez raide pour tirer sur les cuisses. Mais finalement j’aime assez les montées maintenant… c’est long parce que l’allure est réduite… rappelez-vous : « petits pas… », mais je prends cela comme un jeu en me regardant m’élever avec mon attirail, c’est même amusant. Bon parfois, une pique me rappelle à la dure réalité, mais je monte !

En haut, s’engage alors une longue traversée sur un plateau, un peu semblable à hier mais le chemin est plus terreux, sableux, dans une forêt d’Eucalyptus, c’est enchantant. Pour un peu, on pourrait se croire revenu au moyen âge et je m’attends à voir surgir Robin des bois ! Eh ! Arrête de rêver, tu vas te prendre les pieds dans un trou et te casser la figure… Robin des bois … pfff… n’importe quoi ! Et pourquoi pas Don Quichotte, ce serait plus de circonstance. D'autant que les eucalyptus au moyen âge... ça me parait douteux.

Je fais deux pauses pendant cette longue traversée. Je croise plusieurs pèlerins Espagnols mais pas de conversation, juste un bonjour et puis chacun continue. Il y a des moments, surement, où l’échange n’est pas indispensable pour tous. Moi j’aime bien ces petits breaks où on s’échange nos impressions même en cinq minutes, c’est aussi entretenir la communauté du Camino… Bon j’aurais l’occasion de discuter plus longuement plus tard.

Seconde descente donc au bout du plateau, pour entamer quasi immédiatement la troisième montée, la plus haute mais avec une pente peu agressive. Ça dure un peu, la fin est un peu plus prononcée mais au bout, je trouve enfin le café que je cherchais depuis le matin ! Alors il est juste midi, c’est un peu tard pour le petit-déjeuner. Donc je prends une collation typiquement Espagnole, une tarte oeuf+patates+oignon+tomates+salade, que je vois souvent dans les cafétérias en snac avant l’heure du repas. Un café pour terminer et me voilà revigoré. Entretemps, est arrivé un couple d’américain qui s’attable à la table d’à côté. Lui à 80 ans, vraiment, il ne les fait pas. Elle semble beaucoup plus jeune. Ils ont démarré leur chemin le matin même mais j’ai compris qu’ils n’allaient pas jusqu’à Santiago.

Pas trop causant toutefois, je les laisse donc à leur en-cas et reprends la route pour le dernier tronçon vers mon abri du soir. Il me reste à peine une heure alors je prends mon temps, il n’est que 13h30. Descente douce via un petit détour qui me fera rejoindre un pont qui enjambe la zone lagunaire entre les deux collines. Eh oui, il me reste la dernière montée à gravir, celle qui me montera jusqu’à Muros de Nalon. Ca doit être pour ça que ça s'appelle "Muros" pour "Mur" !!! C’est plutôt « Duros » la montée… surtout sur la fin ou le sentier prend une inclinaison douteuse… Je débouche sur un chemin en béton qui devient assez vite une rue.

Le temps qui s’était bien éclairci en milieu de matinée pour laisser briller un soleil radieux, tourne au vinaigre… le gris foncé est inquiétant et je me dépêche, s’il m’est encore possible de l’être, de peur de me faire tremper. Fausse alerte puisque le vent pousse les nuages doucement dans le sens opposé. Cela dit le ciel s’est couvert et le soleil a du mal à percer…

Finalement encore quelques pas dans cette rue, j’arrive à l’Albergue sans difficulté et la propriétaire m’accueille avec gentillesse et me donne la chambre. Il y a un service de restauration sur place, c’est super pour ce soir. Par contre, le petit déjeuner n’est assuré là encore qu’à 8h30… je vais devoir m’organiser encore demain matin…

Voilà encore une autre étape de terminée debout, enfin presque !

Je vous souhaite une bonne lecture et vous dis à demain…




35 vues4 commentaires

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4 Comments


jeannine.travers
Jul 09, 2021

Bonjour Christian

A cette heure d'après déjeuner (pour nous), tu es sans doute en plein effort comme tous les jours passés. Plus de 60 étapes! bravo car le décompte va vite arriver à terme, si, si. En attendant nous continuons de rêver que nous faisons aussi le carmino mais sans difficulté pour nous assis devant l'écran à lire ta prose enchanteresse.

Juste courage pour la fin du parcours, tes efforts vont payer, c'est sûr.

Bises .

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Christian Trolet
Christian Trolet
Jul 09, 2021
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Merci Jeanine. Même devant l'écran, je vous sens avec moi à travers tous vos encouragements. Je suis heureux et fier de partager avec vous ces moments. Qui sait un jour peut-être vous le ferez ce Camino !!

Bises à tous les deux.

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veronique.trolet
Jul 08, 2021

Toujours dans les Asturies, tu n'as pas longé les plages aujourd'hui ? pour ton genou n'hésites pas de demander une poche de glace pour réduire ta douleur et la faire disparaitre ou une pommade. Buenas noches mi corazon and a lot of besos 😘.


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Christian Trolet
Christian Trolet
Jul 09, 2021
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Aujourd'hui, j'ai fait le chemin avec une pèlerine Roumaine avec la cheville défaillante. On s'est accommodé clopin-clopant, selon nos petites douleurs... On s'est bien approché d'une plage mais le temps ne nous a pas incité à faire le détour. Attendons le soleil qui n'est pas venu aujourd'hui.

Le glace, bonne idée. Una pochos dos glacias por favor.. Mais je sais pas pourquoi, personne n'a rien compris !! Je fais pourtant des efforts...

Bisous

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