Hello… le soleil brille, brille, brille …
Voilà une journée qui s’annonce bien ensoleillée, un grand ciel bleu presque pas de nuage, cela commençait à sérieusement me désespérer. Mais voilà, c’est pour aujourd’hui !
Je me dépêche de me préparer et prends un rapide café express avec l’eau chaude du robinet parce qu’à l’heure où je me lève, il n’y a personne dans la pension… Je fais donc service minimum avec les quelques ingrédients que j’ai acheté hier à la supérette d’à côté. Ce n’est pas le grand matin mais on améliorera ça sur le chemin…
Je prends la route par la rue de l’hôtel puis rejoins la promenade aperçue hier en arrivant depuis les hauteurs de Laredo. Quatre kilomètres de vraie promenade au soleil levant, irisant l’eau turquoise de cette magnifique baie… ça donne très envie d’aller se baigner mais dès le matin, ce n’est pas idéal. J’aurais surement une autre occasion plus tard. J’avance au ralenti, je ne suis pas pressé. Il me faut traverser un bras de mer qui s’enfonce dans les terres, et pour cela, je m’en vais prendre un petit bateau dont l’embarcadère se trouve à l’autre bout de la promenade. Cela me fait une mise en jambe et je sens que, encore aujourd’hui, mon genou va tirer la patte…
Après une bonne heure de marche, j’arrive à l’embarcadère où attend une femme espagnole toute tatouée sur les bras et les jambes, impressionnant… Elle m’indique que le bateau ne sera là qu’à 9h, ce que je sais déjà pour avoir investigué sur internet pour trouver comment traverser. Je me pose donc au bord de la plage, à défaut de pouvoir boire un vrai café, il n’y a rien de rien au bout de cette plage. Les couleurs sont sublimes et je n’arrête pas de prendre des photos. J’aperçois une pèlerine qui s’approche sur la plage, suivie d’un autre pèlerin. Ils sont pieds nus et marche dans l’eau qui ne doit pas être bien chaude en ce matin de juin après plusieurs jours de pluie… La jeune femme se trouve être celle que j’ai croisé hier sur la fin du chemin. Elle est italienne en fait pas espagnole, j’avais mal compris hier. Le jeune homme est espagnol et assez bizarrement équipé, je ne lui ai pas vu d’autre chaussure que des tongs ! J'hallucine !
Arrive un allemand et sa jeune fille qui semblent faire le chemin à une allure martiale… 30 à 35km par jour !!! La petite a à peine 13/14ans… Ben elle suit ! C’est là aussi hallucinant ! Nous papotons en attendant le bateau qui ne tarde pas à arriver à l’heure dite. Nous embarquons sur le rafiot qui a accosté sur le sable et a descendu une rampe pour nous éviter de déchausser et de se mouiller les pieds. La traversée est rapide, à peine 3 minutes et nous sommes sur l’autre bord à Santoña.
Chacun se souhaite un « buon Camino » et s’en va à son allure. Les premiers engagés sont les deux allemands… pas de temps à perdre semble-t-il… Pour ma part, premier arrêt dans un salon de thé/boulangerie pour compléter mon petit déjeuner sommaire de ce matin. Le café est immonde, j’aurais dû éviter, il va me rester sur l’estomac. Heureusement, j’avale le bon jus d’orange frais d’un trait. Puis, je reprends la route par une rue qui traverse tout d’abord Santoña. Elle se poursuit en direction de la plage en longeant un immense centre pénitentiaire avec mes murs en pierre de plus de 4m de haut, brrr…. J’enfile une autre grande rue qui longe la plage. Je croise un jeune allemand sur un banc, qui semble avoir de sérieux problèmes avec ses pieds… ampoules ! il est en train de déchausser pour mettre ses tongs… no comment !
Au bout de cette rue, à la sortie de la ville, après avoir longé sa belle plage, je bifurque vers la droite sur un petit sentier tout boueux et sableux avec un entrelac de racines qui me rappelle les balades de Guadeloupe. Je me lance sur ce terrain et tout de suite, il se rétrécit, se garnit de végétation touffue, tellement que je me demande si je ne suis pas en train de subir une avanie de Carlita… Elle pourrait bien me la jouer vengeresse… mais bon je continue, j’avais vu un signe jacquaire à l’entrée de ce sentier donc, je fais confiance… Oui mais quand j’ai dû commencer à poser la main par terre pour escalader des rochers, là je me suis demandé si je ne devais pas rebrousser chemin. Mais je jeune allemand en tongs me rattrape et me dépasse presque en courant… Ach ! Folie que tout ça !
Parce que le chemin extrêmement étroit, escarpé, à flan de colline, boueux, caillouteux et embroussaillé servait juste à enjamber un promontoire entre deux plages… Mais là, au sommet… quelle vue magnifique, un nirvana pour les yeux, je vous livre quelques photos mais le moment reste quasi indescriptible. C’est bien simple, arrivé là -haut, je me pose et entre en contemplation pour un long moment. Interrompu par ma copine italienne qui elle aussi reste sans voix. Après lui avoir fait une photo, elle va se poser un peu plus loin.
Reste que la descente s’annonce tout aussi délicate que la montée, voire plus risquée. Heureusement moins escarpé, le chemin m’amène sur la page que j’admirais depuis le haut du promontoire. Alors là, je n’ai pas hésité bien longtemps. Il est 11h30, je n’ai pas vraiment faim mais je vais m’installer sous un couvert d’arbustes mais quand même un peu au soleil pour une très longue pause… Tout d’abord, je me déshabille, enfile mon maillot de bain, ben oui, il a affluence aujourd’hui et je ne peux pas me baigner nu… et après avoir demandé au couple d’à côté de bien vouloir surveiller mes affaires, je file me plonger dans la mer ! C’est ma première journée plage !! C’est délicieusement frais, un régal après ces longues heures de marche. Je grignote l’encas préparé la veille à la pension et m’alonge pour une petite sieste au soleil. C’est un vrai délice que je me surprends à prolonger plus d’une heure et demie.
Mais le reste du parcours n’est pas difficile. J’oblique vers l’intérieur en m’éloignant de la plage. Le paysage devient plus campagnard avec toujours des collines tout autour. Je me dis que je vais bien encore devoir en escalader une avant la fin de l’étape … eh bien non ! J’arrive assez simplement et naturellement au terme de mon étape après avoir traversé au moins deux petits villages assez déserts. Avant cela, j’ai encore recroisé mon italienne qui me dit avoir elle-aussi passé un long moment sur la plage et puis le papa allemand et sa fille, juste au moment où je m’apprêtais à quitter le chemin pour rejoindre ma pension du jour. Ces deux-là, je ne pense pas les revoir vu le tempo qu’ils ont pris …
Cette étape m’a fait du bien, du soleil, la plage, une baignade… de quoi bien dormir ce soir.
Bonne lecture à vous tous et à demain pour un nouvel épisode !
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