Allez, les affaires reprennent !
Ce matin, c’est reparti… mais avant de commencer à marcher, il faut accumuler de l’énergie et quel meilleur moyen qu’un bon petit déjeuner. Là, je suis servi comme un seigneur ! La table ne suffisait presque pas à tout présenter. Je vous rassure, je n’ai pas tout mangé… tout de suite. Je me suis fait deux sandwiches jambon et fromage pour la route, j’ai aussi pris la pomme et le brugnon dans le sac. Mais le reste… hé hé… je l’ai bien avalé. J’ai bien laissé quelques cerises car mes excès des jours passés m’ont laissé des souvenirs gastriques désagréables. Donc, modération avec les cerises, au demeurant fort gouteuses et appétissantes.
Le ventre bien rempli, je m’en vais le cœur léger. Il n’y a pas que le cœur qui est léger, le sac aussi ! Je vous assure que je vois la différence depuis que j’ai renvoyé 3,5kg de matériel non utilisé à la maison. J’ai l’impression de n’avoir qu’une besace de rien du tout à porter. Pourtant, j’ai bien rempli mon sac de deux litres d’eau mais n’ai pas rempli la gourde complètement. J’ai repéré qu’il y avait des points d’eau sur le chemin. Et puis l’étape d’aujourd’hui « ne » fait « que » 22km… donc ça devrait passer sans que je me trouve à sec sur le chemin. Je fais très attention à cela car j’évacue une quantité incroyable d’eau en marchant. Il me faut donc compenser régulièrement.
Démarrage par une petite montée pour attraper une rue à travers Guernika, c’est assez long mais pas vraiment fatiguant. Puis je bifurque à droite et sors de la ville. Assez vite, j’attrape un premier chemin qui monte, monte, monte. Et quand je dis chemin, c’est bien le mot qui va.
Ah oui ! j’ai oublié de vous dire qu’il a plu toute la nuit et ce matin alors que je sors de la pension, quelques gouttes tombent encore. J’avais sorti l’ami Poncho et la casquette sa commère (c’est comme ça que l’on dit : un compère, une commère. … non ?). Bref je m’étais préparé au pire car la météo l’avait prédit.
Donc le chemin, chemin, il est à la fois boueux, glissant et caillouteux. Tout ce qu’il faut pour se casser la figure. Et bien j’ai résisté à l’envie de me vautrer dans la gadoue. J’ai pu monter en palier jusqu’à la première difficulté de la journée. Premier tronçon menant à 250m d’altitude. Bon ça grimpe sec mais comme on est le matin, qu’il ne fait pas chaud, que je me suis bien reposé deux jours, j’y suis assez vite. Là un groupe de randonneurs du samedi débouchent par surprise d’un autre chemin et me passent devant. Ils m’ont presque grillé la priorité. Aucun respect du code du chemin de pèlerinage !! Je cale mon pas sur le leur mais ils sont bien trop rapides pour moi.
Et là, qui ne vois-je pas devant moi ? Mon ami le pèlerin baroudeur espagnol aux espadrilles de compétition que j’ai croisé à Deba et qui m’avais fait très forte impression. Il a sa protection de pluie sur le sac et marche d’un pas assez lent. On dirait qu’il se promène. Je me rapproche de lui et il me reconnait tout de suite. Nous entamons une marche de conserve en papotant de tout et de rien. Finalement, il parle plutôt bien le français en plus de l’anglais. Il me raconte l’étape de l’enfer vers Markina. Il a eu droit à de la pluie particulièrement sur les deux heures de la fin du parcours. Je ne regrette pas ma décision, de toutes façons, je n’avais pas d’autre option.
Nous atteignons un ermitage en bas d’une côte et je le laisse prendre des photos pour redémarrer sur le chemin à mon allure. Il faut dire que nous allons bientôt attaquer la seconde difficulté de la journée puisqu’après avoir descendu une partie de ce que nous avons monté jusqu’à présent, il va falloir que nous remontions à 350m. La bonne nouvelle c’est qu’ensuite, ça descend jusqu’à l’arrivée.
La montée se fait sur un chemin assez large et plutôt facile comparé au démarrage de ce matin. Donc je fais moins de haltes. Je rencontre un autre couple d’espagnol qui fait le pèlerinage par morceaux. Ils en sont à la troisième année et espèrent le finir dans deux ans. Pour cette fois-ci, ils terminent demain et reprendront en septembre. Je les revois alors que je fais une pause au sommet de la deuxième difficulté, pour avaler un des sandwiches que je me suis préparé ce matin. Je ne reste pas trop longtemps, il y a encore de la route. Dans la descente que j’aborde avec éminemment de précautions car le chemin à changé et de nouveau, il est boueux, caillouteux et glissant par endroit, je suis dépassé par Pablo, mon ami baroudeur qui lui ne craint pas la chute. Sans doute ses chaussures lui assurent une meilleure adhérence à la route ! On en profite pour faire un selfie… il a une technique d’enfer. Le bâton de pèlerin en bois planté dans le sol, il ajuste son téléphone au bout, met le retardateur, cadre et vient se placer à coté de moi pour une photo mémorable.
C’est à ce même moment que passent Magdelena et Juan, le couple d’espagnol rencontrés il y a trois jours et qui donnaient à manger aux ânes sur l’étape Zarautz-Diba. On se salue et on se dit à plus tard. Pablo s’en repart sur un train rapide et moi, plus calme, on est toujours dans une descente glissante.
Deux km plus loin, je rejoins une route en béton et ajuste mon allure. J’ai perdu un peu de mon attention car je manque de tomber, mon pied glissant sur le béton mouillé sur lequel une fine couche de mousse s’est installée. Je me rétabli tant bien que mal mais j’ai eu chaud, je redouble alors de précautions. La descente est assez longue car pas très pentue et finalement, j’arrive sur une route qui débouche sur un village. J’entre dans le village non sans avoir pris le soin de mettre mon masque. On ne rigole pas avec la règle ici… J’arrive en haut d’escaliers donnant sur une placette avec des bistrots où sont attablés beaucoup de gens. Je prends la direction de mon dernier tronçon quand j’entends mon prénom crié dans ma direction. Je me retourne et je vois Pablo, Magdelena et Juan attablés autour d’une bouteille qui m’invitent à les rejoindre pour prendre un verre. Grand sourire et je m’assieds pour trinquer et discuter un peu. Après tout, je suis presque arrivé alors qu’eux vont jusqu’à Bilbao et ont donc encore 15km à parcourir.
Nous restons bien une demi-heure à parler avant de se lever et de repartir. Sauf Pablo qui envisage de casser la croute au bistrot. Nous partons donc à trois dans la même direction pour une longue marche sur une piste piétonne longeant une route. Ce n’est pas très excitant mais au moins, le sol est régulier et ça ne monte pas. Il me reste un km à faire quand j’oblique sur la gauche et laisse mes deux compagnons de route continuer vers Bilbao. On ne se reverra probablement plus car ils arrêtent demain pour rentrer chez eux à Murcie.
Après un dernier effort, j’arrive à la pension où je vais passer deux nuits comme je l’avais prévu dans mon planning. D’aucuns diront … encore ! mais bon j’avais réservé et ne peux pas annuler. Lundi, je repartirais un peu plus frais car aujourd’hui, je trouve que je me suis assez bien débrouillé sans perdre trop de temps non plus.
Je vais profiter de ma journée de repos demain pour ajuster s’il le faut le planning et éviter de me retrouver encore une fois en difficulté sur des étapes trop difficiles.
Voilà pour aujourd’hui, bonne lecture à vous tous et merci de votre bienveillant support.
Hello,
je suis contente de te voir en photo, je te trouve bien meilleure mine qu’au départ.
J’entends bien Que tu en baves, surtout en montagne, mais vu l,air heureux que tu arbores, ça en vaut la peine!
que je me réjouis pour toi de cette aventure que tu réussis !
mardi, je vais voir nos amis Patrick et Patricia qui ont fait le chemin, eux aussi, par l’Auvergne. Je vais pouvoir leur causer de tes exploits....
quand atteins tu les 1000km?
ça se fête, ça, non?
en attendant, bon dimanche et reposes toi à fond
plein de bisous sororels( j’invente, mais tu m’auras comprise)
😘😉😌
Mim’