Quel plaisir de gouter la douceur d’une nuit prolongée par un peu de grasse matinée. Quel luxe de ne pas avoir à sauter dans la douche, fermer le sac à dos et déjeuner rapidement pour prendre la route. Je dois avouer que j’avais besoin de cette halte. Le poids des 750km sur ma petite musculation est devenu pesant. Donc je profite de ces moments d’inaction et de récupération.
Toutefois, je dois m’attacher à faire en sorte de pouvoir passer la frontière espagnole. Et vue les conditions sanitaires en vigueur, ce n’est pas simple et pas si clair à vrai dire. Selon les dernières informations glanées, il me faut soit une vaccination complète de plus de 14 jours ou un test PCR négatif de moins de 72h.
J’avais bien prévu un rendez-vous au vaccinodrome de Capbreton pour ma seconde injection mais cette option ne conviendra pas car le délai entre cette dernière et mon passage à la frontière sera trop court. Je dois donc me résoudre à faire un test PCR rapidement. Je calcule que si je le fais dimanche, je peux passer la frontière en poursuivant mon chemin comme planifié. Malheureusement, les laboratoires ne travaillant pas le dimanche et n’attendant pas vraiment le pèlerin Christian, je ne trouve un rendez-vous que jeudi (cad hier) à 14h10 ou lundi donc trop tard pour moi. J’opte pour le jeudi.
Alors journée de repos ne rime pas forcément avec bronzage à la plage. D’abord, j’ai un programme à tenir : lessive, courses alimentaires, test PCR, vaccin et bien sûr réservation des hébergements sur la période à venir jusqu’à la prochaine halte. Et croyez-moi, ce n’est pas si simple de trouver à se loger pas trop loin des villes-étape, pas trop cher, et sans que ça n’impacte le planning. Pour une dizaine d’étape, j’y passe souvent plus d’une demi-journée. Les messages qui attendent une réponse qui tarde, les endroits où il n’y a rien et où il faut pousser plus loin ou s’arrêter avant, …etc. Parfois c’est un vrai casse-tête. Enfin, cette fois-ci, à part une étape, j’ai tout réservé ce matin.
Mais avant de réserver, il m’a fallu savoir si je pouvais entrer en Espagne… et donc le résultat du test PCR.
Donc hier matin selon un planning bien ficelé, je trie mes affaires sales, les fourrent dans un sac et m’en vais d’un pas un peu chancelant, en tong car pas question de remettre les chaussures de marche tout de suite, et me voilà à la laverie automatique la plus proche de mon couvent où je lance une lessive avant d’aller faire quelques courses de produits frais, légumes, fruits et yaourts. Je reviens pour constater que je n’avais pas appuyé sur le bouton « Start »… eh oui, on a beau avoir fait carrière dans l’automatisme… bref, la dame gentiment me montre comment appuyer sur le bouton « Start », je ressens une vague vexation d’autant qu’elle ne se prive pas pour se moquer allègrement… bon au final c’est assez drôle mais j’en suis pour 20minutes à observer le tambour tourner… Un coup de séchage plus tard, je rentre au couvent Notre Dame des Apôtres.
Comme il est déjà l’heure de manger, je me prépare une grosse gamelle de pates avec des petits lardons et deux filets de poulets découpés… ça vous donne faim, hein ? … héhé, moi aussi ! Vu la quantité préparée, j’en aurais pour tous les repas du séjour. D’une certaine façon, ça m’arrange, c’est plus simple à gérer. Je me prépare un petit plateau avec un concombre, deux tomates, une plâtrée de pates-lardons-poulet, un yaourt et deux belles pêches jaunes bien juteuses… humm… j’en salive !
Me voilà attablé dans le jardin intérieur du couvent. Alors je précise, il ne s’agit plus vraient d’un couvent. Il l’a été il y a fort longtemps puis ensuite est devenu une résidence retraite pour les religieuses missionnaires en fin de « carrière », puis il s’est transformé en maison de retraite pour laïcs, puis enfin en Epahd avant de se transformer en maison d’hôtes, modèle « refuge ».
Mais je dois vous dire que ce petit coin en plein centre de Capbreton est assez idyllique. Il est vraiment apaisant, un havre de sérénité, idéal pour mon repos. Malgré sa localisation, les bruits de la ville sont largement atténués par la verdure des jardins. Un petit bonheur.
Donc après mon repas, je prends la position horizontale pour une rapide sieste avant d’aller à mon rendez-vous pour le test PCR. C’est à deux pâtés de maison du couvent, donc j’y serais rapidement. Je décide tout de même de chausser les godillots plutôt que les tongs car ensuite je dois filer me faire vacciner et là c’est plus loin. Je me présente un peu en avance pour le test mais j’ai dû patienter vingt minutes le temps que la pause midi et le café se terminent pour les deux adorables infirmières qui arrivent calmement en papotant… mais en retard… Nous sommes déjà bien une dizaine de personnes à attendre. Vient mon tour… je décline mon identité, mon age, … et la première me dirige vers la seconde pour le moment de torture. Et là je suis quasiment sûr qu’on a dû entendre mon éternuement jusqu’à l’autre bout de Capbreton… Quelle horreur ce truc !
Bref, je ressors à peine cinq minutes plus tard et prends la direction du vaccinodrome. En route, je passe devant l’Office du Tourisme et je m’arrête pour tenter de faire tamponner ma Credential… Dommage, fermeture exceptionnelle ce jeudi après-midi, réunion de travail ! Je reviendrais demain…
Je poursuis ma route vers le point de vaccination qui est assez loin mais somme toute par un chemin assez agréable. Je longe le port et ensuite m’engage dans un dédale de petites rues. Dans l’une d’elle je passe par hasard devant la Chapelle de la plage. Eglise assez originale s’il en est.
J’arrive ensuite sur le front de mer et la belle plage… un peu encombrée de blockhaus peu reluisants… Mais c’est la mer, la plage, il fait soleil, il fait chaud, … et c’est bientôt les vacances. Il y a déjà du monde à se baigner et à jouer ou bronzer. Le bâtiment que je cherche est juste sur le bord de la plage. Je m’y dirige, je vois des panneaux « Covid », je m’approche… et là ! un panneau mentionne « Le centre a été transféré depuis le 8 juin au stade qui se trouve…. » de l’autre côté de la ville !
J’aurais bien un peu hurlé mais ai dû faire preuve de décence car un jeune anglais tentait désespérément de comprendre le contenu du panneau. Je lui traduit… même effet désespérant chez le british mais lui est en vélo… le trajet de quarante minutes à pied, il le fait en dix/quinze minutes. Pour assurer le coup, j’appelle le centre, le nouveau, qui me confirme qu’ils sont bien là-bas et qu’il n’y a pas de moyen de transport autre que mes jambes pour m’y rendre.
Il faut croire que ce mois et demi de marche m’ont apporté beaucoup de sérénité dans l’abord de situations imprévues… même si cela implique des efforts dont je me serais bien passé. Quoiqu’il en soit, je prends la route en me disant que ce serait mon effort de marche de la journée, histoire de ne pas s’ankyloser. Après trente-cinq minutes de marche, j’arrive au nouveau centre qui n’est pas à plus de quinze minutes de marche de mon logement donc en effet à l’opposé de l’ancien.
Je m’installe dans la file, assez rapidement, une jeune fille m’invite à entrer, prend mon identité, me fait remplir un document, vérifie mon certificat de première injection et me voilà à attendre pour me faire Pfizeriser. Personne ne m’a fait remarquer que je dérogeais à la règle 4 de leur protocole c’est-à-dire : première injection Astrazeneca et plus de 55ans … A ce jour, on vaccine tous ceux qui se présentent. Youpi !!
Dix minutes après, je suis vacciné, quinze minutes encore et je suis dehors… Je rentre tranquillement vers le couvent où je termine ma journée en attendant d’une part le résultat du test PCR et d’autre part d’éventuels effets du vaccin. Lors de la première injection j’avais passé une journée au lit avec un peu de fièvre. Je vous rassure, nous sommes vendredi soir et je n’ai aucun symptôme de réaction au vaccin.
Petite surprise, en fin de soirée, je reçois un SMS du laboratoire qui m’informe du résultat du test PCR et il est négatif. Je vais donc pouvoir passer en Espagne avec ce précieux sésame. Mais avant cela, je vais pouvoir planifier mes hébergements. En conséquence, je vais devoir rallier Hendaye dès dimanche matin pour pouvoir passer en Espagne à Irun avant dimanche 14h15… J’ai trouvé un bus puis un train qui vont me permettre de le faire.
Donc je vais zapper les trois dernières étapes du chemin français. Ma prochaine marche sera espagnole… elle grandira, elle grandira… car elle sera espagnole !!
Voilà les dernières nouvelles de la journée.
Demain, je vais surement m’offrir un peu de plage si le temps se met clairement au beau car aujourd’hui il était un peu couvert avec un petit vent frais à ne pas mettre un bronzeur sur la plage…
Mes camarades pèlerins vendéens, qui me suivent à deux jours depuis Vendrennes, me rejoignent demain soir au couvent. Cette compagnie sera vraiment la bienvenue…
Bonne lecture à tous et à demain pour un compte rendu bronzage !!
Ah, me voilà bien contente de ces nouvelles.
c’est vrai que tu as un peu gale’re’ pour ce vaccin, mais voilà une tranquillité pour la suite.
les photos de l’e’glise sont très jolies, j’aime bien.
est ce que tu pourrais en faire une de toi, en vacciné total, pour voir comment ça fait?
aujourd’hui, nous avons Sarah qui en est déjà à la moitié de son stage.Elle est ravie, elle est revenue avec son premier coussin , très joli.cette orientation lui va à ravir , elle s.épanouit dans cette formation professionnelle. bonne journée demain.
bisous.Mim’
Ton jour de repos n’a pas été vraiment reposant mais t’as assuré bravo ! Bravo ! Bonne soirée foot et doux rêves bisous bisous bisous rien que pour toi