Etape 38: Saint Giron Plage - Moliets et Maa
- Christian
- 8 juin 2021
- 4 min de lecture
Hier soir, je suis sorti de mon magnifique bungalow toilé pour chercher un peu de nourriture. Alors il faut savoir que nous sommes dans une station balnéaire, l’offre est carrément en adéquation avec la demande. Comme il n’y a pas grand touriste, il n’y a rien d’ouvert. En plus un lundi soir… donc pas d’épicerie, pas de restaurant au camping, le fast food bus n’ouvre que le lendemain, la pizzeria est fermée le lundi… au bar, ouvert, on me recommande d’aller vers la plage où j’aurais peut-être plus de chance.
En effet, il semble que tous les gens présents convergent vers cette direction. Malgré tout, la rue principale ressemble à un décor de film de far West, une ville fantôme. Seuls deux restaurants sur le front de mer sont ouverts. j’en profite pour pousser jusqu’à la plage. Quel décor de rêve, je me pose sur un banc un peu en haut de la plage, à coté du poste de surveillance où, nonchalamment, un surveillant de baignade surveille… son smartphone ! Il faut dire qu’il n’y a que 5 personnes sur la plage, il est 19h et personne n’imagine se baigner compte tenu de la température de l’eau et de la petite bise fraiche qui sévit. Je flashe le soleil se reflétant dans l’eau, c’est assez magique comme vue.
Je reviens ensuite vers le premier restaurant à droite, qui me parait plus traditionnel et moins fast food que celui de gauche. Un quart de poulet et un peu de fromage plus tard, je réintègre le camping et mon fabuleux bungalow toilé pour une nuit au calme. Cette absence de bruit est assez paradoxale dans un camping mais il est quasiment vide.
Lever ce matin avec une motivation toujours dans les chaussettes… qu’est-ce que ça veut dire ? J’ai encore mal aux cuisses alors que j’ai bien dormi. Serait-ce neurologique, docteur ? Souffre-je d’un mal du pays ou bien est-ce l’accumulation des jours de marche qui commence son travail de sape ? Toujours est-il qu’il me faut me faire violence pour parvenir à me doucher, prendre mon petit déjeuner, m’habiller, tout cela assez machinalement et surtout m’extirper de ce beau bungalow toilé et prendre la direction de la prochaine ville-étape.
Je démarre sur la Vélodyssée comme hier et je retrouve assez vite les mêmes paysages. Une seule petite différence, je croise beaucoup moins de cyclistes que la veille. C’est assez monotone aussi lorsqu’à un croisement, Carlita, c’est le nom que j’ai donné à mon ami qui en fait est une amie, GPS, sur les recommandations de Lisou. Lise a bien entendu son air tyrannique lorsqu’elle donne ses directives de direction. Et il faut obéir rapidement, sinon elle durci le ton ; Carlita, donc, m’ordonne de tourner à gauche et je tourne à droite. Persuadé d’être sur le bon chemin, je fais fi de ses suppliques pour que je fasse demi-tour. Je commence à m’habituer à ses jérémiades et parfois, je les ignore. Cette fois-ci je n’aurais pas dû… le temps que je m’en rende compte, Carlita s’était mise à bouder et ne parlait plus depuis un moment. J’avais avancé de plusieurs kilomètres dans la mauvaise direction.
Je m’arrête donc m’apprêtant à hurler quand, analysant la situation, je me rends compte que finalement cela me fait prendre un sacré raccourci. En définitive, j’ai poursuivi dans cette option et m’en suis plutôt bien porté. Seule bémol, la fin du parcours se fait sur une route départementale un peu chargée, enfin ce n’est pas non plus comme en été… Sur cette route, je croise des ouvriers qui sont en train d’enfouir une ligne de fibre optique pour le réseau téléphonique. Le plan numérique est en marche, je l’ai vu !! Bon juste après ce chantier, pas question de marcher sur le bas-côté qui n’est plus du tout stabilisé, on s’enfonce dès qu’on y met un pied. Ça rend la marche plus compliquée, je dois marcher sur la chaussée et donc être plus vigilent au regard des voitures que je croise.
A l’entrée de Moliets, j’avise un lavoir assez ancien, restauré ainsi qu’une petite source de l’autre coté de la route. Un couple que je croise entame une discussion sur le thème du pèlerinage. C’est agréable de partager cette épreuve avec des inconnus plein de bienveillance, de gentillesse, qui ne tarissent pas d’éloges et ne sont pas avares de leurs encouragements. Ca réveille la motivation faiblissante…
Encore deux kilomètres et j’entre dans Moliets. Je passe à coté de l’église, j’en profite pour quelques photos. Ensuite, je m’installe dans un parc public juste à coté pour ma pause de midi et mon casse-croute. Je repère un banc qui n’attendais que moi, y dépose mon sac et en extrait les ingrédients du repas de midi. Je prolonge la pause pour ne pas me retrouver trop tôt à sonner chez mon logeur du jour. C’est une demeure gigantesque et assez originale puisqu’il s’agit d’un ancien relai de postes. Cela me fait penser à celui que ma cousine Marie-Pierre avait retapé avec Claude son mari, du coté de Villefranche sur Saône. Il y a des chambres partout. La salle de bain est partagée de même que la cuisine. Il n’y a, à priori, pas grand monde aujourd’hui, nous ne sommes que deux clients.
Je m’installe dans ma chambre, file vite prendre une douche, me glisse dans le lit pour une bonne sieste apaisante pour mes cuisses qui me brule après cette marche. Bizarre…
Cee soir, j’aviserais pour le diner. Et pour le repas de demain midi, je trouverais bien une alimentation sur le chemin, à Vieux Boucau par exemple…
Demain ce sera une longue étape vers mon prochain lieu de repos. C’est aussi la vaccination qui m’attend.
A demain à tous…
Courage Christian : grosse étape demain mais, si je me fie à ton roadbook, repos à cap breton ensuite pour cause de vaccin.. et c'est l'occasion de reposer les cuisses !
Au vu de ton rythme actuel, tu va forcément d'ennuyer au bout de 2 jours à Cap breton et tu n'auras qu'une envie : Repartir ,,
j'aurai une petite pensée pour toi demain ... jour de ma seconde dose de vaccin !
Daniel
Je suis bien d’accord avec Janine, tiens bon!, c’est déjà incroyable ce chemin parcouru!
le chemin dans ce coin est bien droit et peut être monotone, mais tu ne le fais pas sentir dans ce que tu décris, et tu nous montre chaque jour le beau de ta route, c´est tellement agréable.
courage et persévérance, tu en as une sacrée dose...
comme ce vitrail de la vierge est beau, j’aime bien.Merci de tous ces partages.
bisous.Mim’
C'est maintenant, dirait-on que tu vas avoir besoin de soutien et pourtant tu as déjà fait un sacré bout de chemin. Tes cuisses te font mal? tu es en train de te transformer pas en Iron-man mais en musculo-man! Ne lâche rien, tu t'en sors plutôt bien. Félicitations et courage, tu y vas à Saint-Jacques!
Donc pour résumer demain tu ne feras pas d’excès de vitesse bon courage pour ta 39 ème étape. Bisous 😘