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Photo du rédacteurChristian

Etape 37: Contis les bains - Saint Giron Plage

Arrivée au camping hier, je m’apprêtais à monter la tente sur l’emplacement que j’avais réservé quand une brusque envie de confort douillet m’effleura l’esprit mais pas que… Aussi, avant de prendre les informations auprès de la réception, je me lance dans une petite négociation compostellienne qui m’a comblée. Petit mobil home tout confort !

J’ai pu en profiter pour prendre une bonne douche sans courir au bloc sanitaire à l’autre bout du camping, laver mes t-shirts et surtout mes chaussettes qui commençaient à dégager une odeur pas très catholique, c’est le comble sur le chemin… et ensuite me prélasser, allongé sur un bon lit pour soulager mes pieds. Oh ! pas que le chemin de la journée fût long et difficile mais bon, il ne faut pas préjuger des jours à venir. J’ai même pu aller faire quelques courses à la petite supérette à l’entrée du camping. Vraiment très bien cette structure.

Je n’ai donc pas eu à ressortir pour diner ni à manger ma soupe froide, elle était bien chaude. Ensuite un petit appel à ma douce Véro pour une nuit apaisante.

Ce matin, ce n’était pas un grand jour. Petite mine, petit moral. Après deux jours avec ma belle Lise, je n’ai pas une grande motivation pour un nouveau parcours. J’irais bien à la plage mais ce n’est pas sur le chemin de l’étape et comme je ne suis pas un partisan des kilomètres non prévus… je me dis que, encore une fois, il va bien falloir remettre les chaussures et avancer.

Mais c’est sans grande conviction que je m’élance après avoir rendu les clés à la réception. Le chemin n’a il faut le dire rien de très engageant quoique j’ai déjà eu des surprises depuis le début de mon périple. Je suis la Vélodyssée et pour mon plus grand plaisir, elle sinue sous le couvert de grands pins, ce n’est pas très étonnant dans la région, mais c’est agréable en ce jour de grand soleil et de ciel bleu. De bon matin, le soleil ne chauffe pas trop mais lorsque je passe dans des zones exposées, je remets le galure sur la tête, par précaution.

Le véritable attrait de cette balade c’est la diversité des sous-bois. On passe de la forêt de grands pins bien haut qui donne l’impression d’être dans une cathédrale de verdure. Puis les arbres raccourcissent mais je suis toujours protégé car le soleil n’est pas encore très haut dans le ciel, enfin je longe à certains endroits de haut arbres bien droits qui forment comme une grande haie sur ma gauche et m’abrite des rayons. Il y a bien des zones sans arbres indiquant que cette forêt est exploitée par l’homme. Il y a aussi des tranchées comme des cicatrices tracées à angle droit pour la protection au feu.

L’autre attrait de cette balade, ce sont les cyclistes. C’est un peu normal me direz-vous, je suis sur leur territoire. D’ailleurs certains semblent montrer quelque agacement à voir un piéton sur LEUR route !! Mais bon, ils sont très peu et la règle générale est plutôt un grand bonjour et un sourire affiché bienveillant. A un carrefour dans la forêt, alors que je faisais une pause pour me rafraichir, une cycliste cherchant à vérifier sa route, s’arrête et engage la conversation. Là-dessus, deux autres cyclistes s’approchent et y vont de leur avis. La discussion se poursuit quelques minutes. L’un des deux hommes est dans une drôle de machine à trois roues, spécialement adaptée à son handicap car il est atteint de la maladie de Parkinson. Je suis bluffé par la performance de ce monsieur qui enchaine les étapes depuis Paris jusqu’à Biarritz. Même si je suis assez content de ce que je fais, cela remet en perspective la relativité de ma performance… Chapeau à ce monsieur et à son accompagnateur. Ils s’en repartent alors que ma cycliste me confie ses derniers conseils sur le chemin espagnol qu’elle a déjà parcouru il y a quelques années.

Le reste du trajet n’est qu’une succession de passages dans ce massif forestier assez grandiose. Je pense que ce sera assez semblable jusqu’à Tarnos et l’arrivée dans des zones plus urbanisées.

Je rejoins Saint Giron plage toujours sur la piste cyclable que je n’ai pas quitté aujourd’hui, et m’en vais prendre possession de ma belle tente de coureur de grands bois. Elle est magnifique, grande, bien équipée et là encore, je n’aurais pas à manger ma soupe froide, il y a des allumettes… et une plaque électrique… allez comprendre…

Douche, séchage du linge, repas car je ne me suis pas arrêté pour une pause déjeuner. L’étape étant assez courte, 18km, j’ai préféré atteindre le terme rapidement. Surement trop rapidement car je ressens une fatigue nouvelle pas ressentie depuis les premières étapes en mai. Il va falloir que je m’économise en début d'étape même si le soleil cogne fort parce que dès que la route va grimper, je n’irais pas au bout… encore un brin d’expérience à acquérir, de patience à accepter et d’écoute de mes limites physiques à intégrer…

Enfin voilà, je suis en train de rédiger ce blog en me disant qu’au début, je n’allais pas raconter grand-chose… comme quoi, on peut faire des grands vides avec des petits riens…

Merci à vous pour votre bienveillante constance et abnégation dans la lecture de ma prose.

Je vous dis à demain…



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4 Comments


michele.forgue
michele.forgue
Jun 08, 2021

Je lis ce matin seulement, hum, je vois que tu fais dans le grand «  luxe », ma parole!

facon de dire...

quelle ténacité, tout de même, tu es vraiment drôlement courageux!

pour nous, dernier jour au Racou pour le mois de juin...

retour au Grand Lemps demain.snif...

bisous à toi. À ce soir, de te lire. Mim’

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Christian Trolet
Christian Trolet
Jun 08, 2021
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Merci ma Mim, profitez bien du soleil du Roussillon.

Je ne sais pas comment est le mois de juin au Racou mais sur les stations de la côte atlantique, c'est un peu désert en ce début de mois. D'un côté ce n'est pas plus mal. On a l'océan pour soi tout seul !

Je me suis perdu dans l'horizon bleu hier soir à regarder par dessus les flots en entendant le reflux des vagues sur la plage... un vrai moment paradisiaque...

Bisous à vous deux.

Chris

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veronisue.trolet
Jun 07, 2021

Très original ton nouveau logis pour la nuit : y a qu’un seul remède un GROS DODO et de gros BISOUS

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Christian Trolet
Christian Trolet
Jun 08, 2021
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Merci ma douce.

Bon, grande et plutôt bien équipée mais ça reste une tente... restons calme !

Ce matin, je me suis bien camouflé sous la couette, il ne faisait pas si chaud...

Et puis là c'est bien, il n'y a personne autour mais en été, ça doit grouiller dès l'aurore.

Mais je savoure aussi le bon coté du moment de camping en silence !!

Bisous

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