Incroyable étape... je partais pour 26km donc une étape plutôt longue au regard de mes performances et de mes capacités actuelles. Même après presque un mois de tribulations, je reste modeste quant à la distance que j'arrive à parcourir sur une journée. Et bien j'ai cumulé les déboires sur le parcours... oh pas de choses graves mais juste des petites ou grandes rallonges au parcours à chaque fois.
Tantôt GPS m'emmena dans un cul de sac... une belle barri-=ère barrant le passage pourtant balisé par la région... mais la préférence est donnée aux chevaux en particulier ceux qui s'entrainent !! Et donc, demi tour. Il m'en couta un bon kilomètre. Je me décidais à suivre le chemin jacquaire bien balisé et ce jusqu'au bout de l'étape. Parfois en accord avec GPS, parfois en contradiction avec ses directives d'orientations.
Mais revenons à ce matin. Réveil vers 6h30 pour un petit déjeuner à 7h, sac bouclé, prêt à partir. La discussion au petit déjeuner avec mon hôtesse s'est un peu étendue mais c'est aussi l'intérêt de ce type d'accueil. Je lève le camp un peu avant 8h.
Je rejoins le chemin à l'endroit où je l'ai quitté hier. Sous-bois le long de la petite rivière pendant quelques kilomètres. C'est une marche assez chaotique sur un sentier mi sable, mi épines de pin, qui sollicite de bonne heure mes cuisses. Bon échauffement à vrai dire mais au vu de la suite de la journée, il n'est pas sur que cela fut nécessaire... Je me dis que je ne vais pas commencer à râler, il y en a pour bien sept heures de marche alors je regarde devant moi et j'avance en faisant attention, comme hier, à ne pas me tordre une cheville.
Je suis bien dans le bassin d'Arcachon, les odeurs d'iode imprime l'atmosphère jusque dans la forêt environnante. C'est assez particulier comme émotion. C'est d'ailleurs surement cela qui a perturbé mon ami GPS, au point de le faire buter sur une barrière à chevaux (cf l'épisode narré ci-dessus).
Je débouche tout à coup sur un petit port sur le bassin. Ca à l'air assez typique d'un petit hameau côtier où l'activité est essentiellement tournée vers les huitres, leur élevage, leur préparation, leur dégustation aussi. Il y a de nombreuses baraques où l'on peut déguster les huitres qui proviennent d'e l'ostréiculteur juste à coté. Ce doit être bondé de monde en été mais là c'est calme. Il est tôt, c'est peut-être une autre raison.
Donc j'ai changé de paysage, je suis en bord de mer enfin presque... Je vais rester sur le bord de mer presque jusqu'à la fin de l'étape. Au fil du trajet, je croise des églises plantées juste au bord de l'eau. L'une d'entre-elle, très vielle, enfin ses vestiges car la nouvelle a été reconstruite juste à coté.
Je rencontre aussi beaucoup plus de monde que les jours précédents. Il faut dire que je traverse des zones plus peuplées et plus actives. La balade est très agréable car au demeurant, la météo est clémente. J'ai entendu qu'il allait pleuvoir mais je n'ai senti que quelques gouttes. Je n'ai pas sorti le poncho. Je craignais une grosse chaleur pour cette longue étape en bord de mer donc peu protégé et bien ce fut plutôt couvert, sans être frais tout de même, l'air est chaud. Enfin ceci jusqu'après le déjeuner.
Déjeuner que j'ai pris dans un petit port traversé, à l'ombre de grands pins parasols. Je me suis fais un bon copain... un piaf qui a adoré les pates qui sont tombées de ma cuillère ! Un vrai petit morfalou, pas du tout impressionné par mon allure vagabonde. Il se faufilait entre mes pieds pour aller piocher et déguster son festin. Amusant...
Me voilà donc reparti de bon train. J'ai déjà avalé la moitié du parcours mais il en reste encore pour au moins trois bonnes heures avant le repos. J'estime pouvoir poser le sac vers 15h au camping d'Audenge.
Que nenni !!! C'est là encore sans compter sur les limites de mon ami GPS... il ne sait pas voir les barrières fermées ou les propriétés privées et encore moins les avis de fermetures de sentes à travers la réserve naturelle dans laquelle je m'engage. Je l'avais repérée hier en préparant mon parcours d'aujourd'hui et avais décidé de prendre un raccourci en accord avec GPS bien sûr. Cela me permettais d'absorber le surplus de trajet non fait hier car mon hébergement se trouvait avant le terme de l'étape.
Et bien cette plaisanterie de porte fermée et d'interdiction de passage au personnes non autorisées m'a couté la bagatelle de 9,5km !!! J'ai cru être au bout de ma vie... et en plus, le soleil s'est mis à briller bien fort, histoire de simplifier l'épreuve. A mi parcours, j'ai croisé un groupe de vacanciers en balade. Très gentiment, ils m'ont confirmé que je n'étais pas au bout de mes peines... Très drôle !
Mais bon, je l'ai fait... je suis arrivé au bout de cet interminable chemin, au demeurant magnifique et totalement dépaysant. Cheminer sur une bande de terre au milieu des étangs et du bassin a quelque chose d'irréel.
Exténué, j'arrive à la fin du chemin et vous allez dire que je raconte des histoires (c'est en effet ce que je fais depuis un mois ! hé hé!), mais là je vois "Déviation" et le chemin bifurque sur la droite alors que le parking et surtout le robinet d'eau sous lequel je rêve de plonger est à 500m tout droit ! Je le crois pas !!
Bon, pas le choix... je tourne à droite. Et là 200m plus loin, j'avise un gars avec un dossier sur le bras, une tablette dans la main, qui m'interpelle. "Je fais une enquête sur les usagers de la réserve... avez-vous quelques instants à m'accorder ?" Pas de souci pour moi mais d'abord, il me faut me réhydrater... Où est donc ce fichu robinet. Le charmant garçon m'accompagne jusqu'à l'accueil de la réserve où j'aperçois le ROBINET !! Ni une ni deux, la tête dessous et douche froide ! Ca fait pchittt ... non je plaisante ! Mais pas loin ... Je remplis ma gourde, la vide, la remplis, recommence à la vider... j'ai l'impression que je pourrais vider une barrique d'eau tellement j'ai soif. Et mes pieds... il était resté bienveillants depuis quelques jours mais là vu ce que je leur ai fait endurer, il crie à l'assassinat !
Je réponds donc aux questions du charmant garçon, qui au passage me félicite et m'encourage pour mon pélerinage. Je suis le premier pèlerin de son enquête, alors il me soigne. Du coup, j'ose, et je lui demande de me pousser jusqu'au Camping qui est à 2km plus loin... Je sais c'est pas autorisé mais là mes pieds n'en peuvent plus... et moi non plus !
L'étape d'aujourd'hui établi un record de distance : 31,2km !!!
Vous comprendrez pourquoi le post est tardif ce soir... et la nuit va... ah! l'orage gronde et je suis sous un abri toilé. je n'ai jamais vécu cette nouvelle expérience. Espérons que la nuit va me permettre de récupérer des forces abandonnées sur le bassin d'Arcachon. En tout je m'en souviendrais de celle là !!
Bonne soirée à tous et merci pour tous vos encouragements.
A demain ...
Bravo pour ce record impressionnant. et tous nos encouragements pour demain !! On y croit😏
A titre de comparaison, nous avons marché pendant un peu plus 2 heures aujourd'hui pour faire l'aller et retour sur le sillon de Talbert soit environ ... 7km 😄
Alors 30km ... On imagine même pas 😄
Daniel