Nouvelle étape, même combat. La douleur s'installe dès les premiers pas. Pourtant, j'i refais le bandage à la mode de Gérald après la douche et le nettoyage au daquin. Mais l'ongle du gros orteil gauche est bien attaqué. L'ampoule juste au dessus est extrêmement sensible et après tout ça, j'ai eu quelques difficultés à faire entrer le pied dans la chaussure.
Petit déjeuner préparé par moi-même dans la cuisine du refuge. Quelques biscottes et un bon vrai café bien chaud, c'est plaisant et ça met en forme. Au moins de ce coté c'est plutôt grand soleil. Coté météo, le ciel est chargé mais pas menaçant. hier soir, je n'aurais pas parié un sou sur le beau temps mais plutôt sur l'obligation de sortir l'ami Poncho de mon sac. Que nenni ! Le temps s'est ensuite dégagé vers le milieu de la journée.
Démarrage rapide, enfin sans pouvoir forcer non plus, pour sortir de Saint Fargeau. Première randonnée dans les champs puis les champs... jusqu'à Barbizon. Là je décide de poser dans un bistrot et de casser la croute. Auparavant, je m'étais arrêté dans une pharmacie pour acheter du daquin et un rouleau de sparadrap.
Attablé à la terrasse du troquet, je vois passer un pèlerin/randonneur, je ne sais trop. Je n'ai pas vu la coquille sur son sac. Mais après tout, ce n'est pas non plus une obligation, juste un signe ostentatoire de la pérégrination vers Compostelle. Sans être plus troublé que cela, je reprends mon repas, fini mon café et reprends mon chemin. Pendant mon arrêt, quelques goutes sont tombées, pas de quoi effrayer un chat. Là c'est à nouveau sec et ensoleillé.
J'avoue que la fin du parcours ne m'a pas laissé un grand souvenir, concentré que j'étais sur ma douleur. J'ai tenté de me souvenir des préceptes enseignés par ma Gourou du Camino, j'ai nommé Rudica la belle Roumaine de l'an passé... mais sans vrai succès. Tout au plus la traversée de la forêt de Fontainebleau, majestueuse et l'arrivée sur Avon, le terme de mon étape m'ont-ils laissé quelques images en tête.
Ce soir, je dors dans une institution religieuse, le couvent des Carmes. La chambre est sommaire mais accueillante. Le repas est à 19h. Entretemps, je lave quelques affaires et me repose en attendant l'heure du diner. Je descends au réfectoire pour m'attabler avec les autres résidents de la nuit. Il y à là deux dames qui effectuent une retraite spirituelle. Un frère se présente à l'entrée de la salle pour nous mettre un peu de musique... et oui... le repas se passe sans parler !!! Retraite oblige, nous ne pouvons échanger avec nos partenaire de diner. C'est assez étrange comme sensation. Moi qui ne voit personne de toute la journée, j'ai l'occasion de partager un peu avec des gens de rencontre... et ben non !! Demain peut-être ...
Avant de m'allonger, je refais un soin des pieds et en profite pour décoller l'ongle de mon gros orteil gauche. Au moins, il ne me génèrera plus d'ampoule sur le dessus de l'orteil. Ceci dit, c'est un peu à vif et le daquin dessus... ben ça pique pas mal. Je refais une belle poupée et plonge sous les draps pour une bonne nuit.
Bonne nuit et à demain !
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