Certaines « petites étapes » valent bien de bien plus longues. L’histoire d’aujourd’hui me le démontra…
Il faut dire que la journée, enfin plutôt la nuit n’a pas été aussi bénéfique que les précédentes. Mon pied droit a envoyé quelques alertes qui m’ont obligé à descendre du lit pour aller ingurgiter un comprimé pour anticiper la crise de goute. Quant au pied droit, il est resté enflé jusqu’à ce matin. D’ordinaire, la nuit lui suffit mais ce matin, il m’était assez douloureux. L’arthrose ne va pas se soigner en 3 semaines… mais quand même, j’aimerais bien que mes pieds me mènent jusqu’au bout de mon entreprise…
En résumé, une nuit pourtant bien longue mais pas assez réparatrice. Je démarre donc avec les encouragements de ma logeuse, ancienne pèlerine de Compostelle comprenant bien mes angoisses de la journée… Petit détour par le centre du village de Soulac pour acheter de quoi manger ce midi et ce soir. Je loge, ce soir, à l’entrée de Montalivet et je pressens que je n’aurais pas le courage de ressortir pour manger ou faire des courses après ma randonnée quotidienne…
Je disais donc que certaines étapes que l’on croit brèves et faciles se révèlent des chausse-trappes de première qualité… Je décolle par un passage le long du front de mer. Je remarque un ensemble de bâtiments dont la construction n’a pas été achevée, bien trop proche de la mer et très certainement promis à une destruction rapide si ce n’est par les pouvoirs publics, ce le sera par la mer qui avance inexorablement.
Ensuite, la première partie de la route est une interminable ligne droite à tel point que j’imagine aller directement à Montalivet par ce biais… Que nenni !! GPS mon ami m’a réservé une toute autre aventure aujourd’hui. J’en étais à un virage en angle droit sur la Vélodyssée que je suivais depuis un moment, j’échangeais avec un couple de cyclistes vendéens en vadrouille aussi dans le coin en me disant : « je vais suivre le même chemin que les vélos ». On plaisantait en se demandant qui allait bien arriver le premier à l’arrivée quand GPS mon ami, me rappelle à l’ordre et me dit avec sa belle voix : « Vous n’êtes plus sur le chemin !! » ; Je fais donc demi-tour et mets bien 5 bonnes minutes à trouver l’entrée de son fichu chemin.
Eh là… c’est le début d’un grand frisson dans les dunes… 2h30 à marcher dans le sable, parfois un peu d’herbe pour affermir le sol mais à peine. J’aime autant vous dire que monter des sentiers de sable qui escaladent des dunes c’est un vrai martyre … les cuisses tremblantes, le souffle court, il faut les monter les … bref. Comme cela ne lui suffisait pas, il m’a joué le coup du jeu de pistes… en brouillant les cartes… enfin surtout la sienne de carte ! Je me retrouve dans un entrelac d’arbustes résineux, piquants, dont je peine à me sortir. J’ai dû tracer ma route tout seul pour enfin l’entendre me dire : « Vous êtes revenu sur le chemin !! ». Eh bien ce n’est surement pas grâce à lui.
Enfin pour sa défense, il m’a donné à admirer de magnifiques perspectives avec la mer en toile de fond. Les vagues, l’appel du grand large. Et puis ces paysages dunaires sont si typiques. Non je ne lui en veux pas … après coup !
J’en ai même profité pour m’installer pour la pause de midi à l’ombre d’un arbuste. Pieds nus, torse nu, allongé sur la nappe écossaise, les pieds surélevés par le sac à dos : l’extase du pèlerin à l’heure de la sieste…
Bon, vers la fin, GPS m’a aussi embringué sur une route goudronnée qui donnait directement sur un portail de 3m de haut, impossible à franchir avec des palissades de chaque coté dont un jusqu’à la mer. C’est par là que je me dirige de mon propre chef car GPS voulait toujours que j’aille tout droit malgré le portail. En complément de la palissade, des petits malins se sont amusé à la garnir de barbelés, et pas de petits barbelés… Il m’a fallu aller presque jusqu’à la plage pour traverser. Mais c’est peut-être ce que j’aurais dû faire car en passant sous le barbelé, j’ai accroché la protection pluie de mon sac-à-dos. Saleté de barbelé !! Mais quelle idée aussi de vouloir passer avec le sac sur le dos. Je n’avais qu’à le descendre et le passer avant moi… Je l’avais bien fait dans un épisode précédent… Eh bien voilà, j’ai plus qu’à me trouver une protection de fortune ou du scotch pour réparer… Je vais tenter le sparadrap que j’ai emmené pour mes pieds…
Une fois cette barrière franchie, je reviens sur le chemin de GPS et nous continuons encore quelques kilomètres sur la route goudronnée qui se continuait bien derrière le portail ! Intriguant ce portail ??
Sur un coup de tête, l’ami GPS m’ordonne de tourner à gauche et de m’enfoncer dans la pinède qui longe la plage et cette route goudronnée. Je dis bien « ordonne » car vu l’intonation qu’il prend, je n’ai pas intérêt à le contredire… Et là rebelotte, grande route dans la pinède mais route de sable blanc bien fin donc pas du tout stable… parsemé de feuilles et de pommes de pin. Un vrai bonheur pour la marche. Moi qui pensais être vite arrivé et bien ça prendra plus de temps et mes pieds qui n’en peuvent plus…
Enfin, j’avise l’entrée du camping qui m’accueille ce soir. Mais je me traîne jusqu’à la réception avec peine et surtout les cuisses bien brulantes… je prends vite mes clés, les recommandations et informations de la réceptionniste et file à mon mobil-home. Aujourd’hui je me suis promis de faire ma lessive, j’accumule et avec les jours de pluie ça commence à être plutôt odorant ! Donc dans l’ordre, lessive du linge, lessive du pèlerin et ensuite, je me mets à la rédaction de ce post.
Voilà l’aventure dans les dunes de Montalivet en ce Mardi 25 mai se termine. Ce fut une belle journée ensoleillée, la seconde sans pluie. Ce soir je vais dormir tôt et j’espère que la nuit sera bénéfique à mes petits pieds que je cajole chaque soir avant de les mettre à rude épreuve le lendemain.
Bonne lecture à vous tous et merci pour vos « j’aime » et vos commentaires.
A demain …
Bonsoir, mon frérot,
je suis très impressionnée. De ta ténacité, de ton courage, physique et moral, et .....de ta 🪶 plume!
c’est peu ordinaire de raconter tous les jours de la sorte, chapeau!
je crois que je suis un peu fière et je me suis permis de donner l’adresse de ton blog à la cousine Nicole et à Nanou.
Bravo. Je pense à toi dans la journée. bisous de Mim’😉
🥵 et bon massage de tes précieux pieds.....
Mais C’est que ça devient acrobatique ! Les photos font rêver, je partirai bien à la mer au soleil moi...
bonne nuit de repos, bon courage pour demain
Cher Christian,
la vie de pèlerin n'est pas de tout repos ...
Néanmoins, tu traces la route et c'est l'essentiel ! 👍
J'ai beaucoup aimé le livre de Sylvain Tesson "Par les chemins noirs" qui raconte la diagonale des Alpes de haute Provence jusqu'au Cotentin à pied évidemment !
"Un jour, les sentiers se vengeront d'avoir été battus! "
du même Sylvain Tesson... 😄
Courage! À coeur vaillant rien d'impossible !
Bises
Véronique G😊
Je constate que sur ta route, tes besoins se simplifient. D’ailleurs « Miam-miam dodo » est le nom d’un célèbre guide sur les chemins vers Saint-Jacques de Compostelle . Merci pour la beauté de la nature en photos et sa surprise barbelés .Oui joli bungalo au bord de l’eau « beaux rêves en perspective » et pour tes pieds un petit bain d’eau froide ! Bon repos charmant pèlerin qui en a bien besoin 🤠🦶😴
Dis-nus le numéro de ton mobil-home, on irait bien y faire un tour, il parait bien sympathique avec le ciel bleu, le sable fin, la mer et son roulis pour bercer ... Je pense (j'espère) que ta nuit va être réparatrice. Même avec des imprévus, j'imagine que tu l'as trouvé super cette journée! bonne nuit et bon courage pour demain.