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Photo du rédacteurChristian

Etape 21: Boussac - Bretenoux

Merci Edouard, pour ton commentaire, il me fait chaud au cœur. C'est assurément le propre de ces cheminements sur ces merveilleux sentiers. Que ce soient des chemins creux en forêt, une belle sente d'altitude comme cette traversée des crêtes, on ne peut que s'extasier devant ce que la terre nous donne chaque jour. Il a fallu des millions d'années pour dessiner ce paradis et en si peu de temps nous, les hommes, sommes en train de la détruire.

Je peux te dire que la chaleur de ces derniers jours en est une expérience douloureuse sur les étapes qui ont suivi la montée du Plomb. Qui plus est, j'ai dû attraper une saleté car je suis fiévreux sans arriver à faire descendre ma température. J'espère que ce n'est pas le Covid... Il y a des cas signalés sur le chemin de Vezelay. Demain je fais un test, on verra bien. J’ajouterais un post d’alerte sur le blog en cas de résultat positif pour prévenir les gens que j’ai croisé.

Ce matin je parti très très tôt, dès que la clarté du jour et la lumière de la lune m'ont permis de marcher sans risque. Dès le départ, je ne le sentais pas bien et après plusieurs montées et descentes le long de la vallée encaissée, de la Cère, j'ai décidé de stopper à Laval de Cère. Trop dangereux. Vertiges, début de nausée, fièvre, sur un chemin de pierres et de terre, tout ce qu'il faut pour se faire encore plus mal. Sans compter qu’après 4km de descente interrompue sur ce chemin, mon genou s’est rappelé à moi.

J’ai fait une dizaine de kilomètres, à une allure somme toute pas trop lente puisque j’ai mis un peu plus de 2h, malgré les montées et surtout les longues descentes. Le parcours est sublime ! dans une forêt profonde, le moindre bruit à cette heure du jour devient vite intrigant : un animal, un arbre qui glisse ? Evidemment, pas un seul petit randonneur et encore moins de pèlerin. Par contre, il y a un bon nombre de troncs en travers le chemin, résidu soir de coupes volontaires mais non déblayées, soit plus surement, de chute d’arbres emportés par le vent qui souffle très fort ce matin. La région doit en être coutumière.

Heureusement, magie du Camino, on peut compter sur des rencontres exceptionnelles… synchronicités dirait ma compagnonne Vendéenne Ghyslaine A peine les premières maisons du bourg apparaissent qu’un monsieur, partant promener son chien, sort de chez lui juste devant moi. Je l’apostrophe en lui demandant si je pouvais trouver un bus, un train, à défaut un taxi pour me conduire au terme de cette étape que je ne peux pas finir en marchant.


Je suis parti à 5h40. Il est à peine 8h. Un dimanche de fête des pères, je ne pas décemment appeler ma logeuse de ce soir avant le milieu de la matinée. Je me fais donc déposer devant la chambre d’hôte qui se trouve juste en face d’une église. En fait il s’agit de l’ancien presbytère. C’est d’ailleurs le nom de la chambre d’hôtes. Cette église a la particularité de voir le cimetière installé tout autour. Oh, il ne doit pas y avoir beaucoup de candidats dans le hameau. J’en profite pour entrer dans le parvis/jardin/cimetière et m’installe au fond en étamant ma belle et toujours écossaise nappe de camping. Il est 9h… j’ai 3 heures à attendre.

Là-dessus, je vois une agitation juste devant l’entrée et aperçois un groupe de personnes rangeant des tréteaux et des tables, vestiges des agapes de la fête de la veille. Evidemment, une fois les tables rangées, les lampions rangés, tout se beau monde se congratule et s’apprête pour un apéro de circonstance.

Entretemps, je me suis déplacé pour me rapprocher de la chambre d’hôtes qui est juste à coté. Il est 11h, j’ai posté un SMS à la logeuse vers 10h mais sans réponse. Ces messieurs et dame, il y a beaucoup d’hommes et une seule femme, entame les hostilités et bien évidemment, me propose un coup à boire. Auparavant, on a échangé sur ma présence un peu insolite à cette heure de la journée dans ce lieu improbable pour un pèlerin. En effet, le chemin est plutôt éloigné, je n’ai rien trouvé comme hébergement plus près de la trace officielle.

Donc, proposition très honnête, mais surtout beaucoup de bienveillance de la part de ces personnes qui me voient dans un triste état. Je fais une tête de malade d’autant que ce dernier évènement me porte coup sérieux au moral. Vais-je devoir arrêter ??

Je repousse gentiment l’offre d’un bon Jurançon, dont le « Pop !! » du bouchon me fait tourner la tête, et de toasts… au foie gras… je dois être bien atteint ! Mais je n’ai aucun appétit et l’alcool, est largement déconseillé dans mon état.

Il est midi, je me déplace de quelques mètres pour prendre possession de ma chambre et après une douche froide censée me rafraichir, je m’enfonce sous le drap pour une grande sieste. 2h après, je me réveille agacé par les mouches qui refusent de ma laisser dormir tranquille… ah la chaleur !

Je m’assieds pour écrire ce post en priant qu’il ne soit pas le dernier…

La suite des informations demain…

Merci à vous pour vos lectures et vos commentaires qui me sont d’un grand réconfort.




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